La rondeur amplifiée de cette femme nue, allongée sur un drap, fumant une cigarette, exprime la sensualité et la vitalité du corps à travers la monumentalité. L’originalité de cette œuvre réside dans le traitement très personnel des volumes. Malgré son poids, une impression de légèreté, de souplesse...
La rondeur amplifiée de cette femme nue, allongée sur un drap, fumant une cigarette, exprime la sensualité et la vitalité du corps à travers la monumentalité. L’originalité de cette œuvre réside dans le traitement très personnel des volumes. Malgré son poids, une impression de légèreté, de souplesse et de grâce s’en dégage. A la question « pourquoi ses personnages sont gros ? », Botero répond : « Gros, mes personnages ? Non, ils ont du volume, c'est magique, c'est sensuel. Et c'est ça qui me passionne : retrouver le volume que la peinture contemporaine a complètement oublié. » La sculpture est acquise par la Principauté en 1989.
Fernando Botero est un peintre et sculpteur colombien, né en 1932 à Medellin. Il vit et travaille entre Paris, la Colombie, New York, Monaco et la Toscane. Ses premiers dessins s’inspirent de l’art précolombien, ainsi que des œuvres des muralistes mexicains tel que Diego Rivera. Voyageant en Europe, il étudie des œuvres classiques, celles de Vélasquez et de Goya à Madrid, d’Ingres à Paris ou bien des artistes de la Renaissance à Florence. En 1957, avec le tableau Nature morte à la mandoline, l'artiste découvre pour la première fois la possibilité de dilater les formes et d'exagérer les volumes. Il trouve ainsi un style qui lui est propre. En 1960, il s’installe à New York où il reçoit le Prix International Guggenheim pour son tableau La Bataille de l’Archi-diable et le Museum of Modern Art de New York achète en 1961 Mona Lisa, Age Twelve. Botero acquiert ainsi une reconnaissance mondiale grâce à son style particulier. Ses sujets de prédilection sont notamment les natures mortes, les nus féminins, les portraits de famille, les scènes de tauromachie ou celles de la vie quotidienne de la société colombienne. Dans les années soixante-dix, il s’installe à Paris où il s’initie à la sculpture du bronze. Pour Botero, cette forme d'art est le prolongement naturel de son univers pictural. En effet, ses personnages prennent leur pleine mesure grâce à l'espace en trois dimensions, leurs formes voluptueuses deviennent palpables et offrent ce que l’artiste appelle une « alternative poétique à la réalité ». Ses sculptures ont été exposées à Florence en 1991, sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris en 1992 ou encore sur Park Avenue à New York en 1993. Certaines de ses sculptures sont également installées dans les espaces publics de Lisbonne, Madrid, Munich, Singapour et Tokyo. Fernando Botero est décédé en Principauté le 15 septembre 2023