Sculpcure est une installation faites d'oranges pourrissantes couvertes d'insectes et de filaments de moisissure. Le temps qui passe altère la couleur des oranges qui virent au brun et au noir avec des tâches de vert et de blanc. L'expérimentation ludique à laquelle Blazy se livre, aussi bien sur de...
Sculpcure est une installation faites d'oranges pourrissantes couvertes d'insectes et de filaments de moisissure. Le temps qui passe altère la couleur des oranges qui virent au brun et au noir avec des tâches de vert et de blanc. L'expérimentation ludique à laquelle Blazy se livre, aussi bien sur des matériaux naturels qu'artificiels, compose un éloge de la décomposition, une ode à la capacité transformiste de la matière. Chacune de ses œuvres possède une temporalité qui lui est propre et les notions de lenteur et de hasard se retrouvent au cœur du processus de création artistique.
Michel Blazy est né à Monaco en 1966. C’est lors de ses études à la Villa Arson dans les années quatre-vingt qu’il réalise pour la première fois une pièce intégrant des éléments vivants dans le but de répondre à un sujet questionnant le temps. L’artiste a créé depuis un univers artistique fait d’absurde, de périssable, de vivant et de mutation. Il utilise des matériaux humbles, des matières vivantes, organiques que l’on trouve dans sa cuisine ou son jardin, donnant naissance à un art mouvant et étrange. Ses installations sont constituées de rencontres de matières, qui tentent de faire perdurer un moment, un instant grâce à différentes stratégies de survie. Le travail de Blazy questionne la distinction nature/culture formulée avec le développement de l’Humanisme à la Renaissance. L’artiste déclare : « Mon travail a un rapport avec le vivant mais pas avec la nature ». Blazy développe une stratégie de cocréation en partenariat avec la nature pour enfanter des hybrides, des œuvres s’inscrivant dans un ordre de réalité distinct de la matière inerte à l’instar du vivant. Les œuvres de Blazy se reproduisent et se répètent pour perdurer. Ces objets tiennent de la chimère, travaillant à brouiller les frontières entre animal, végétal, minéral ou objet. Ce que l’artiste expose tient bien plus du processus que du résultat : chaque pièce développe sa propre temporalité et l’œuvre vue par le spectateur est toujours unique.