Sans titre (2014) est un jeune érable doré. La dorure respecte la floraison et le développement de l’arbre en évitant soigneusement les bourgeons. L’œuvre reprend deux éléments chers à Blazy, la peau et le jardin, deux espaces qui matérialisent une frontière entre ce que l’on maitrise et ce ...
Sans titre (2014) est un jeune érable doré. La dorure respecte la floraison et le développement de l’arbre en évitant soigneusement les bourgeons. L’œuvre reprend deux éléments chers à Blazy, la peau et le jardin, deux espaces qui matérialisent une frontière entre ce que l’on maitrise et ce que l’on subit. L’arbre est paré d’une peau minérale qui le métamorphose en sculpture. L’intervention humaine est pensée en corrélation avec la croissance de l’arbre. Blazy s’amuse ici de l’anthropisation, transformation que l’être humain imprime à son environnement.
Michel Blazy est né à Monaco en 1966. C’est lors de ses études à la Villa Arson dans les années quatre-vingt qu’il réalise pour la première fois une pièce intégrant des éléments vivants dans le but de répondre à un sujet questionnant le temps. L’artiste a créé depuis un univers artistique fait d’absurde, de périssable, de vivant et de mutation. Il utilise des matériaux humbles, des matières vivantes, organiques – que l’on trouve dans sa cuisine ou son jardin – pour donner naissance à un art mouvant et étrange. Ses installations sont constituées d’un assemblage de matières éphémères dont il tente de prolonger l’existence grâce à des techniques originales. Le travail de Blazy questionne la distinction nature/culture apparue avec le développement de l’Humanisme à la Renaissance. L’artiste déclare : « Mon travail a un rapport avec le vivant mais pas avec la nature ». Blazy développe une stratégie de cocréation avec la nature pour enfanter des œuvres hybrides, lesquelles travaillent à brouiller les frontières entre animal, végétal, minéral ou objet. Ce que l’artiste tient à mettre en avant par le biais de telles œuvres c’est plus leur processus vivant que leur résultat final : chaque pièce développe ainsi sa propre temporalité et l’œuvre vue par le spectateur est toujours unique.