C’est avec une immense émotion que fut dévoilée le 11 décembre 2002, la statue de la princesse Grace, créée dans l’atelier de l’artiste, au château de Saint-Lary. Jean-Claude du Barry, époux de l’artiste et témoin privilégié de la scène raconte : « le prince Rainier avait voulu que toute la fami...
C’est avec une immense émotion que fut dévoilée le 11 décembre 2002, la statue de la princesse Grace, créée dans l’atelier de l’artiste, au château de Saint-Lary. Jean-Claude du Barry, époux de l’artiste et témoin privilégié de la scène raconte : « le prince Rainier avait voulu que toute la famille soit réunie autour de lui, pour l'inauguration de la statue de la princesse Grace, disparue voici 20 ans. C'était aussi la première sortie du prince, depuis son hospitalisation. On mesure là toute la symbolique de l'événement. Quand Grace est apparue, en pied, du haut de ses 1m 85, le souverain a versé une larme. Le regard de Caroline était encore plus beau. Stéphanie et Albert étaient très émus». L'artiste aussi avait la gorge serrée au moment de présenter son œuvre. La voix nouée, Daphné du Barry déclara que ces six mois passés avec Grace dans son atelier du Gers, lui avaient permis de capter la grandeur d'âme de la princesse disparue. La Princesse Grace est représentée vêtue d'une cape et d'une robe simple. Du Barry explique avoir voulu faire ressortir la personnalité de Grace, dans son œuvre « Je l'ai représentée en tant que princesse et présidente de la Croix-Rouge, plutôt qu'en actrice. J'ai imaginé lui mettre une cape, symbole d'élégance […] Mais au-delà du vêtement, je me suis attachée à révéler sa prestance et à donner une dimension spirituelle à son œuvre ». La sculpture est une commande de la Fondation pour les arts de la Compagnie monégasque de banque.
Daphné du Barry, de nationalité hollandaise, est née le 5 juillet 1950 à Arnhem (Pays Bas). Après des études secondaires, elle étudie les langues à Munich puis à Montréal. Plus tard elle suivra durant trois ans de cours de littérature moderne à la Sorbonne. En 1971, elle rencontre dans la maison de Salvador Dali à Cadaquès, Jean-Claude du Barry, critique d’art quelle épousera quelques années plus tard. Après une courte carrière dans la chanson de variété elle étudie le dessin auprès du maître hongrois Akos Szabo pendant cinq ans à Paris. Elle rencontrera Marcello Tommasi à Florence un des représentants de la sculpture figurative classique en Italie et entrera dans son atelier comme élève. Parallèlement, elle entre à l’Académie des Arts et du Dessin de Florence. Elle a réalisé une dizaine de Monuments en Europe et reçu divers prix. De style figuratif classique, Daphné du Barry maitrise la science des belles proportions, du contour des corps et de l’expression transcendée. Elle surprend par la variété inépuisable de ses thèmes et l’unité de son style. Son culte des beaux corps vient d’une inspiration quasi idéale, mais c’est le charme de l’intelligence plus que celui des sens qui nous captive. L’œuvre de Daphné du Barry nous fait mieux comprendre la réflexion péremptoire de Dominique Ingres : « Il n’y a pas deux arts, il n’y en a qu’un : c’est celui qui a pour fondement le beau éternel et naturel ».