Dans l’œuvre d’Emma de Sigaldi, c’est la matière même, dans toute sa puissance figurative, qui est sollicitée. À partir des années quatre-vingt, l’artiste consacre son travail à la recherche de formes et affine sa technique du marbre et du bronze. A travers ces matériaux nobles, elle confie ses émot...
Dans l’œuvre d’Emma de Sigaldi, c’est la matière même, dans toute sa puissance figurative, qui est sollicitée. À partir des années quatre-vingt, l’artiste consacre son travail à la recherche de formes et affine sa technique du marbre et du bronze. A travers ces matériaux nobles, elle confie ses émotions et ses pensées, traduites dans des formes tactiles. Réalisée en marbre rose en taille directe, la forme féminine allongée est très stylisée. Entre la figuration et la recherche de lignes pures, se dégagent des volumes. Emma de Sigaldi ne cherche pas le réalisme. Pour l’artiste, la matière transmet la puissance de la pensée.
Emma de Sigaldi, née Emma Lackner à Karlsruhe en Allemagne le 22 décembre 1910, est une artiste monégasque. Elle s’est d’abord consacrée à la danse dans sa ville natale, puis à Dresde chez l’illustre Mary Wigman. Nommée première danseuse à l’Opéra de Munich, elle ouvre une école de danse à Wiesbaden. Elle se forme à la sculpture au contact de maîtres du Bauhaus et poursuit en autodidacte. En 1954, elle se marie avec le Comte de Sigaldi, Capitaine des Carabiniers du Prince et s’installe à Monaco. Une première exposition personnelle lui est consacrée dès 1960. Dans son atelier, elle réalise tout d’abord des figures modelées suivant une vision expressionniste, comme Le Plongeur Olympique du Stade Nautique Rainier III (1961). Mais déjà la terre cuite La Mère, modelée la même année, préfigure ce que sera sa nouvelle manière de créer. À partir des années 1970, Sigaldi réalise des sculptures en marbre aux formes naturelles dans lesquelles on ressent l’influence d’Arp et de Moore. En 1983, une rétrospective placée sous le Haut Patronage du Prince Rainier III retrace l’évolution de vingt-cinq sculptures de l’artiste monégasque. Un grand nombre de ses œuvres sont présentes dans des collections publiques et privées à Monaco, ainsi que dans le monde entier. Emma De Sigaldi décède à Monaco le 23 octobre 2010.