Matériaux : Bronze à trois patines: noire, brune et marron
Collection : NMNM
La musique est un thème récurrent dans l’œuvre d’Arman. Au début des années soixante, il réalise des « colères » de piano, des « accumulations » de trompettes et des « coupes » de violoncelles et de violons. L’artiste lui-même y voit un « acte scandaleux » mais stimulant pour la pensée. Il évoque le...
La musique est un thème récurrent dans l’œuvre d’Arman. Au début des années soixante, il réalise des « colères » de piano, des « accumulations » de trompettes et des « coupes » de violoncelles et de violons. L’artiste lui-même y voit un « acte scandaleux » mais stimulant pour la pensée. Il évoque le tirage en bronze dans son processus créatif. « J’ai fait un violon coupé en deux qui a été coulé en bronze en 1978. Je me suis aperçu que je pouvais travailler le bronze comme je travaillais le bois. J’ai rapidement compris les possibilités : si je cassais un vrai violoncelle, je devais, pour le faire tenir debout, mettre les débris dans du plastique ou les fixer avec des vis. Si je le transpose en bronze, les morceaux restent libres dans l’espace et tiennent debout. Je me suis senti libre de faire des tas de choses et je n’avais plus besoin de plastique. De plus, le bronze à l’avantage de pouvoir être multiplié : le moule coûtant très cher, on l’amortit en tirant une dizaine de pièces. »
Arman (Armand Fernandez), né en 1928 à Nice, est un artiste français, peintre, sculpteur et plasticien. Il fait ses études à l'École des Arts Décoratifs de Nice, puis à l'École du Louvre à Paris. Lié à Yves Klein depuis 1946, Arman participe en 1960 à la fondation du groupe des Nouveaux Réalistes de Pierre Restany connu sous le nom d'École de Nice. Arman, qui signe ses œuvres de son prénom en hommage à Van Gogh, décide d'abandonner le « d » d'Armand et officialise sa signature d'artiste, en 1958, à l'occasion d'une exposition chez Iris Clert. En réponse au Vide d'Yves Klein, son approche constitue le point de départ des « Accumulations » et des « Colères » qui demeurent les deux volets de son appropriation de l'objet. Il participe à de très nombreuses expositions en France et à l'étranger. A partir de 1961, Arman réside et travaille à New-York et séjourne souvent à Nice et à Vence. Il expose régulièrement à Monaco. Toute sa vie, Arman fut aussi un collectionneur passionné d'objets usuels (montres, armes, stylos…) et d'objets d'art, en particulier d'art africain traditionnel dont il était un spécialiste apprécié et reconnu. Il meurt en 2005 à New York.