Le Plongeur immortalise l’instant précis où le baigneur s’apprête à faire le saut de l’ange. Suspendue sur la pointe des pieds, cette statue placée en hauteur incarne l’équilibre parfait entre tension et légèreté. Aussi les bras en croix du baigneur peuvent évoquer la posture du crucifié. Œuv...
Le Plongeur immortalise l’instant précis où le baigneur s’apprête à faire le saut de l’ange. Suspendue sur la pointe des pieds, cette statue placée en hauteur incarne l’équilibre parfait entre tension et légèreté. Aussi les bras en croix du baigneur peuvent évoquer la posture du crucifié. Œuvre majeure d’Emma de Sigaldi, la statue est créée en 1961 en Italie dans l’entrepôt d’un céramiste de Camporosso. Le moule est envoyé à la Fonderia artistica Battaglia à Milan et le bronze transporté jusqu’à son emplacement actuel. Il ne fut pas facile d’installer ce monument du fait de la répartition de son poids. Le plongeur se trouve en effet en déséquilibre sur la pointe des pieds et toute l’astuce de sa conception réside dans l’adjonction à l’intérieur de la statue d’un axe d’acier qui se fixe dans le socle. L’œuvre est installée face au Stade Nautique Rainier III inauguré le 19 août 1961 par le Prince Rainier III et la Princesse Grace. Emma de Sigaldi, née Emma Lackner à Karlsruhe en Allemagne le 22 décembre 1910, est une artiste monégasque. Elle s’est d’abord consacrée à la danse dans sa ville natale, puis à Dresde chez l’illustre Mary Wigman. Nommée première danseuse à l’Opéra de Munich, elle ouvre une école de danse à Wiesbaden. Elle se forme à la sculpture au contact de maîtres du Bauhaus et poursuit en autodidacte. En 1954, elle se marie avec le Comte de Sigaldi, Capitaine des Carabiniers du Prince et s’installe à Monaco. Une première exposition personnelle lui est consacrée dès 1960. Dans son atelier, elle réalise tout d’abord des figures modelées suivant une vision expressionniste, comme Le Plongeur Olympique du Stade nautique Rainier III (1961). Mais déjà la terre cuite La Mère, modelée la même année, préfigure ce que sera sa nouvelle manière de créer. À partir des années 1970, Sigaldi réalise des sculptures en marbre aux formes naturelles dans lesquelles on ressent l’influence d’Arp et de Moore. En 1983, une rétrospective placée sous le Haut Patronage du Prince Rainier III retrace l’évolution de vingt-cinq sculptures de l’artiste monégasque. Un grand nombre de ses œuvres sont présentes dans des collections publiques et privées à Monaco, ainsi que dans le monde entier. Emma De Sigaldi décède à Monaco le 23 octobre 2010.