En 1987, lors de la construction d’un nouvel immeuble à l’angle de la rue des princes et de la rue Florestine, Michel Chiappori, architecte conservateur du Palais princier, sollicite Hubert Clérissi pour dessiner des panneaux décoratifs. Le projet vise à agrémenter les murs aveugles du Cirius, propr...
En 1987, lors de la construction d’un nouvel immeuble à l’angle de la rue des princes et de la rue Florestine, Michel Chiappori, architecte conservateur du Palais princier, sollicite Hubert Clérissi pour dessiner des panneaux décoratifs. Le projet vise à agrémenter les murs aveugles du Cirius, propriété de la Caisse Autonome des Retraites. En 1988, la sélection définitive des dessins proposés par l’artiste est arrêtée : les panneaux représentent la Rade de Monaco et des Bateaux dans le Port. En 1991, la décoration murale est achevée. La réalisation est confiée aux ateliers marseillais Bitschine-Nivoix. Aux frontières des arts décoratifs et des beaux-arts, les panneaux de céramique consacrent, au cœur de la Condamine, le graphisme si reconnaissable d’Hubert Clérissi. Les lignes incisives révèlent son sens du dessin. Les motifs témoignent des sujets de prédilection de l’artiste : les vues intemporelles de la Principauté de Monaco.
Hubert Clérissi est né le 16 mai 1923 à Monaco. Initié à la peinture par son père Etienne, aquarelliste, Hubert suit les cours de Giunio Colombo à l’École municipale des arts décoratifs de Monaco. Il a onze ans lorsque Jean-Gabriel Domergue reconnait son talent précoce. En 1950, c’est Maurice Utrillo, président du Jury du Salon monégasque, qui lui prédit un grand avenir dans la peinture. En quatre décennies, plus de quarante expositions personnelles lui sont consacrées à travers le monde. Aquarelliste, peintre, illustrateur, Hubert Clérissi fait évoluer son style. L’influence de Maurice Utrillo de ses débuts laisse place dans les années quatre-vingt aux lignes de force et au graphisme structurant. Les thèmes qui parcourent son œuvre offrent un caractère patrimonial. Les bateaux, les trains, les automobiles, les tramways, les lieux emblématiques de Monaco sont fixés par l’artiste comme des témoignages de l’évolution urbaine et du progrès technologique de la Principauté. Il s’éteint en 2000. La rue Augustin Vento, où il avait installé son atelier à la Villa Marie-Angèle, porte aujourd’hui son nom.