S’inspirant de la statuaire antique, Igor Mitrojal, fait subir à ses sculptures, à ses têtes, à ses bustes, des interventions, des destructions et des craquelures qui les orientent vers un surréalisme proche de la vision métaphysique de De Chirico. Mitoraj travaille sur les effets infinis des surfac...
S’inspirant de la statuaire antique, Igor Mitrojal, fait subir à ses sculptures, à ses têtes, à ses bustes, des interventions, des destructions et des craquelures qui les orientent vers un surréalisme proche de la vision métaphysique de De Chirico. Mitoraj travaille sur les effets infinis des surfaces, fait deviner la chair sous les vêtements, couvre les corps de bandes et de suaires. Ses héros sont de jeunes guerriers, comme dans cette œuvre qui montre un buste masculin ceint de bandeaux. Cordes de guerrier ou de prisonnier, bandages de blessés ou d’un corps exhumé, l’œuvre porte en elle un voile de mystère. A l’instar de la statuaire antique façonnée par le temps, l’œuvre monumentale est faite de fragments agrandis de corps et de visages. Mais, pour l’artiste contemporain, elle représente davantage la marque d’un rêve interrompu.
Sculpteur polonais, Igor Mitoraj est né en 1944 à Oderan en Allemagne. Il étudie la peinture à l’Ecole et à l’Académie d’Art de Cracovie, où il reçoit une éducation classique. Après avoir exposé ses peintures en Pologne, il se rend à Paris pour continuer ses études à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts. À la suite d’une visite en Afrique du Sud en 1974, il commence à sculpter et présente une exposition individuelle à la Galerie la Hune à Paris l’année suivante. Poussé par le succès de cette exposition, il ouvre un atelier de sculpture dans la capitale parisienne où il travaille le bronze et la terre cuite. En 1976, il reçoit le Prix de la Sculpture de Montrouge (France). En 1983, il installe son atelier à Pietrasanta, près de Carrare. Le marbre blanc le rapproche des sources antiques. Il effectue régulièrement des voyages d’études en Grèce, expose ses œuvres dans des sites archéologiques comme à Agrigente en Sicile (2011). Il meurt à Paris en 2014.