Emma de Sigaldi est une artiste monégasque. Attachée à son pays, elle retrace la genèse de sa création. « Une idée me trottait dans la tête depuis longtemps. Chaque fois que je passais devant la Place des Moulins, en effet je me disais : ce jet d’eau minuscule n’est pas digne de Monaco ! Il faut voi...
Emma de Sigaldi est une artiste monégasque. Attachée à son pays, elle retrace la genèse de sa création. « Une idée me trottait dans la tête depuis longtemps. Chaque fois que je passais devant la Place des Moulins, en effet je me disais : ce jet d’eau minuscule n’est pas digne de Monaco ! Il faut voir plus grand ! J’ai donc imaginé un projet plus en rapport avec la Principauté ». A l’intérieur de la Colonne de la Vie circule un jet d’eau. L’artiste décrit son œuvre comme un hymne à la vie retraçant l’évolution de l’être humain. « À partir de la partie inférieure de la statue qui symbolise la famille, noyau de la société, plusieurs personnages grimpent pour tenter d’arriver tout en haut, autour de ces deux symboles de la vie que sont l’eau et la matière. Celui qui a atteint le sommet laisse éclater sa joie. Un autre, qui n’a pas terminé son ascension, écrase le pied de son voisin. Un troisième fatigué et résigné, a stoppé sa course ».
Emma de Sigaldi, née Emma Lackner à Karlsruhe en Allemagne le 22 décembre 1910, est une artiste monégasque. Elle s’est d’abord consacrée à la danse dans sa ville natale, puis à Dresde chez l’illustre Mary Wigman. Nommée première danseuse à l’Opéra de Munich, elle ouvre une école de danse à Wiesbaden. Elle se forme à la sculpture au contact de maîtres du Bauhaus et poursuit en autodidacte. En 1954, elle se marie avec le Comte de Sigaldi, Capitaine des Carabiniers du Prince et s’installe à Monaco. Une première exposition personnelle lui est consacrée dès 1960. Dans son atelier, elle réalise tout d’abord des figures modelées suivant une vision expressionniste, comme Le Plongeur Olympique du Stade Nautique Rainier III (1961). Mais déjà la terre cuite La Mère , modelée la même année, préfigure ce que sera sa nouvelle manière de créer. À partir des années 1970, Sigaldi réalise des sculptures en marbre aux formes naturelles dans lesquelles on ressent l’influence d’Arp et de Moore. En 1983, une rétrospective placée sous le Haut Patronage du Prince Rainier III retrace l’évolution de vingt-cinq sculptures de l’artiste monégasque. Un grand nombre de ses œuvres sont présentes dans des collections publiques et privées à Monaco, ainsi que dans le monde entier. Emma De Sigaldi décède à Monaco le 23 octobre 2010.