Matériaux : Chaussures, plantes, terre, eau, structure en alliage métallique laqué et plastique, éclairage intégré
Collection : NMNM
Les installations de Michel Blazy confrontent des règnes et des univers mentaux distincts et pourtant en interaction. Collection de Chaussures se compose d’une structure inspirée des présentoirs commerciaux sur lesquels poussent des végétaux plantés dans des baskets usées et alimentées par un comple...
Les installations de Michel Blazy confrontent des règnes et des univers mentaux distincts et pourtant en interaction. Collection de Chaussures se compose d’une structure inspirée des présentoirs commerciaux sur lesquels poussent des végétaux plantés dans des baskets usées et alimentées par un complexe système de goutte à goutte. Si les baskets renvoient au culte de la vitesse et de la performance dans nos sociétés, les végétaux, eux imposent la lenteur de leur croissance et l’inéluctabilité́ de leur victoire. L’œuvre a été produite à l’occasion de la 57e Biennale de Venise. Michel Blazy est né à Monaco en 1966. C’est lors de ses études à la Villa Arson dans les années quatre-vingt qu’il réalise pour la première fois une pièce intégrant des éléments vivants dans le but de répondre à un sujet questionnant le temps. L’artiste a créé depuis un univers artistique fait d’absurde, de périssable, de vivant et de mutation. Il utilise des matériaux humbles, des matières vivantes, organiques que l’on trouve dans sa cuisine ou son jardin, donnant naissance à un art mouvant et étrange. Ses installations sont constituées de rencontres de matières, qui tentent de faire perdurer un moment, un instant grâce à différentes stratégies de survie. Le travail de Blazy questionne la distinction nature/culture formulée avec le développement de l’Humanisme à la Renaissance. L’artiste déclare : « Mon travail a un rapport avec le vivant mais pas avec la nature ». Blazy développe une stratégie de cocréation en partenariat avec la nature pour enfanter des hybrides, des œuvres s’inscrivant dans un ordre de réalité distinct de la matière inerte à l’instar du vivant. Les œuvres de Blazy se reproduisent et se répètent pour perdurer. Ces objets tiennent de la chimère, travaillant à brouiller les frontières entre animal, végétal, minéral ou objet. Ce que l’artiste expose tient bien plus du processus que du résultat : chaque pièce développe sa propre temporalité et l’œuvre vue par le spectateur est toujours unique.