Selon l’explication donnée par Blake Ward, cette œuvre, intitulée 1989 Emerging Continents, « est inspirée par l’action répressive du gouvernement chinois sur la place Tiananmen [printemps 1989] ». La figure asiatique fait écho à « l’étudiant chinois » sur la place Tiananmen ; « [sa] tête...
Selon l’explication donnée par Blake Ward, cette œuvre, intitulée 1989 Emerging Continents, « est inspirée par l’action répressive du gouvernement chinois sur la place Tiananmen [printemps 1989] ». La figure asiatique fait écho à « l’étudiant chinois » sur la place Tiananmen ; « [sa] tête [est] baissée en signe de soumission », son corps « s’enfonce dans les profondeurs de la répression » ; elle symbolise la servitude politique. A contrario, la figure africaine est « l’image d’un Africain indigène se levant en triomphe, face aux restrictions d’un pouvoir politique » ; elle fait écho à la libération victorieuse de Nelson Mandela en Afrique du Sud (février 1990) et symbolise la résistance politique. Aussi Blake Ward précise que la pierre sur laquelle s’appuie la main de la figure africaine renvoie « à un morceau du mur du Berlin » (dont la chute date de novembre 1989), elle représente « les injustices politiques auxquelles il survit ». Le marbre est donc à la fois ce qui emprisonne et ce qui libère, mais aussi ce qui permet de sceller à tout jamais dans la mémoire collective ces trois événements historiques de la fin des années 80 (la répression des manifestations de la place Tiananmen, la chute du mur de Berlin) et du début des années 90 (la libération de Nelson Mandela en Afrique du Sud).
Blake William Ward est né en 1956 à Yellowknife au Canada, dans les Territoires du Nord-Ouest. Dès l’âge de 19 ans Blake étudie l’histoire de l’art à la British Academy à Rome, il poursuit sa formation à l’Université d’Alberta au Canada de 1975 à 1979. Après avoir obtenu sa licence, Blake Ward décide de poursuivre l’étude de la sculpture figurative dans les capitales artistiques européennes : à Manchester à la Polytechnic Institute (1984) et à Paris où il fréquente l’Atelier de Cyril Heck de 1986 à 1989. Au cours de cet apprentissage à Paris, il se concentre sur les techniques traditionnelles utilisées par les artistes figuratifs et développe un modèle précis de travail représentatif. Pour Blake la sculpture figurative est le langage de l'esprit humain. Ses sculptures sont souvent des évocations modernes de thèmes classiques, son travail représente une tentative d’exprimer la beauté et d’évoquer nos sensations spirituelles. Honorant la tradition européenne, chaque sculpture est limitée à une édition de douze exemplaires. Blake Ward réside en Principauté depuis 1991, trois de ses sculptures monumentales y sont exposées de manière permanente : L’Éveil se trouve dans les jardins du Trocadéro, Place des Moulins ; Les Atlantes et 1989 Emerging Continents à Fontvieille.